L’image du mythe dans l’œuvre moderne
Michel Butor, écrivain, poète, penseur original, conférencier universellement reconnu, voyageur aux récits inépuisables présente la particularité d’être à la fois très connu et mal connu. Il est l’un des écrivains de Nouveau Roman les plus célèbre dans le monde, et en même temps le plus mal interprété. Il a travaillé avec des artistes, ou plutôt avec des peintures et des œuvres plastiques. Chaque fois, l’écrivain fait œuvre avec : un tableau, une sculpture, un dessin, une photographie… Il compose une créature nouvelle. Comme le cas dans la modification (1957), qui apparaît comme une méditation sur le mythe romain l’Architecture et les paysages urbains.
La présence des mythes dans la modification démontre la fascination de butor à travers son personnage Delmont par les anciennes civilisations. Il commence le récit par un voyage initiatique, la descente aux enfers du Léon Delmont au cours de son voyage vers Rome. La page 82 nous le montre dans son appartement confronté aux deux oeuvres les plus célèbres sur ce thème:
L'Orfeo de Monteverdi et donc le mythe d'Orphée qui décide d'aller chercher sa femme aux Enfers, mais qui revient sans elle. Léon lui aussi va chercher celle qu'il aime à Rome, qui n'est sans doute pas précisément l'équivalent des Enfers, mais il finit par perdre celle qu'il avait convaincu de le suivre, peut-être parce qu'il n'a pas su aller de l'avant sans se retourner sur son passé.
Dans la même page (82) Delmont cite l'Énéide de Virgile : «le premier tome de l'Énéide dans la collection Guillaume Budé ... au début du sixième chant» ce sixième chant n’est que la descente aux Enfers qui constitue sans doute le passage le plus célèbre de cette épopée. C’est ce voyage initiatique dont on a parlé au début, où Énée, mené par la sibylle, découvre le pays des morts, mais également ses propres descendants. Cette sibylle évoquée plusieurs fois dans l’œuvre (page 215 comme titre d’exemple).
Dans la modification nous sommes devant une image désignée dans le cœur de la religion chrétienne, une image majestueuse faite par un peintre de la renaissance. Ces peintures les plus connues on retient le plafond de la chapelle Sixtine (Le déluge, la sybille de Cumes, Le prophète Zacharie), le Jugement dernier (Charon sur sa barque, Le Christ au jugement dernier, Le livre des bonnes actions et le livre des mauvaises actions, Saint Barthélémy portant sa peau d'écorché, Les anges aux trompettes, Minos, roi des Enfers, la bouche de l'enfer.)
Butor et comme preuve pour son amour pour l’art il a mentionné autre œuvre telle que Le Christ du Jugement dernier de Pietro Cavallini et encore Le Moïse de Michel-Ange à Saint Pierre-aux-Liens ( p. 173 et aussi divers passages à partir de la page 167).
L’écriture de Butor, tout en s’inspirant largement du texte de Virgile (l’Énéide, livre VI), manifeste ici toute son originalité. Ce roman qui appartient au nouveau roman s’appuie sur un pastiche de l’antiquité qu’il déconstruit à travers un personnage telle que Delmont. Seul ces nostalgie était comme un guide bleu pour Delmont le voyageur, Delmont l’égaré.